*~* "Anything you can do i can do... better" " HA !!" *~*
Malgré sa remarque sur sa présente O combien désirée, Jacob ne répondit rien. Néanmoins, puisqu’il se tenait derrière Evie qui ne le voyait pas, il se contenta de lever les yeux au ciel avec une exagération presque théâtrale. Ne pouvait-elle pas être plus agaçante ? Etait-ce une impression ou les pires défauts de sa jumelle s’exacerbaient depuis leur venue dans la capitale ?
Pour elle, tout était prétexte de faire appel à leur père défunt et de contester ses choix. Pourquoi lui jeter ces blâmes postmortem ? Ce n’était pas dans ses habitudes, mais une colère lui faisait bouillonner son sang déjà bien chaud lorsqu’Evie prononçait ces deux petites syllabes.
Père.
C’est pour cette raison précise que ces derniers temps, Jacob n’avait rien d’affable à l’encontre de sa chheeeeeere sœur. D’ailleurs, il était fort amusant de parler d’Henry devant elle.
« Diantre, Evie, » pensait-il tout bas « Tu auras beau nier tes sentiments, mais ils finiront par t’exploser à la figure. Ton visage s’éclaire quand Greenie franchit le pas de la porte et, pire encore, tu ne lui hurles pas dessus comme une hyène dès qu’il pose le petit doigt sur un de tes livres bien-aimés… ».
Par pure provocation, il ouvrit le livre inachevé et tourna les pages avec rapidité. Des fleurs, des fleurs et encore des fleurs. Peut-on faire plus niais ? Depuis quand Evie aimait-elle les fleurs ? Ce n’était pas le genre de fille à faire les boutiques, se faire belle et collectionner les niaiseries en tout genre !
Elle réagit avec une irritation plus vive qu’à l’accoutumée. Cela le fit sourire bien entendu… spécimen fragile, ben voyons !
« Tu vas les manger ? » demanda t-il plus stupidement qu’il ne pouvait l’être.
Le ton montait. Légérement certes, mais il montait. S’il continuait de mettre l’huile sur le feu, ce train allait exploser.
Et il ne rencontrerait jamais Starrick.
Il sentait le regard agacé de sa sœur sur lui, attendant patiemment qu’il ai finit avec cet herbier mais il ne comptait pas le lâcher aussi vite. C’était bien plus fort que lui mais il voulait l’agacer autant qu’elle ne l’exaspérait.
Il tourna les pages, faisant fi des noms de fleur (en latin, pouah !) et des specimens qu’il croisait. Il ne voyait pas en quoi constituer un herbier pouvait être aussi… stimulant !
Mais quand sa sœur s’agita à ses côtés et qu’elle s’énerva sur lui, il soupira et se tourna vers elle. Une lassitude mêlée d’agacement se lisait sur son visage. Débarasser ? Mais débarasser quoi ? Il crut mal comprendre.
« Si ma présence t’incommode tellement, tu peux me le dire plus gentiment… » murmura t-il, un brin vexé.
Il ne vit pas la grosse tarentule filer entre le bureau et l’armoire. Il se contenta de fermer l’herbier avec sécheresse mais il vit que sa sœur ne faisait aucunement attention à ce qu’il disait. Non, bien au contraire, elle cherchait des yeux quelque chose… quelqu’un ? Jacob l’a fixa comme si le diable avait pris possession de sa jumelle.
« Quoi, qu’est ce qu’il y a ? Si c’est une plaisanterie Evie, ce n’est pas amusant. Ca ne marche plus avec HO MON DIEU DEBARASSE MOI DE CA EVIE ! »
C’était… quoi… cette… CHOSE ?
Elle était apparue sur le mur, comme une ombre malfaisante qui hantait les rêves des petits garçons quand ils ne sont pas sages ! Le genre d’histoire qu’elle inventait quand ils étaient jeunes pour qu’il se tienne tranquille.
Par pure réflexe, il attrapa un des bouquins qu’Henry avait donné à sa sœur et le balança sur le mur pour l’écraser. Merde ! Loupé !
« Je vais… t’éclater ! » Dit-il en amorçant un geste pour la détruire.
En main ? L’herbier. Mais le fera t-il vraiment ? Ses doigts se crispaient sur la reliure en cuir du livre qu’il tenait en main.
Cette bestiole énorme restait sur le mur. Immobile. Bon sang, si un dieu existait dans le ciel qui dominait cette planète étrange, pourquoi avait-il créer une chose aussi moche et disproportionnée ? Rien que regarder ces longues pattes lui donnaient des frissons. Quelle… horreur.
Mais quelque chose d’autre lui picotait la peau. Le regard d’Evie, qui hésitait entre surveiller la bestiole ou sauver son précieux livre.
Il l’a fixa…
Et…
« Evie, débarasse toi s’en et je promet de ne pas abimer ton herbier. Ce n’est pas une blague ! »